null 25 février 2020: l’épidémie de Covid-19 se propage en Suisse. 5 mars: premier mort. 11 mars: le RHNE repousse les interventions non urgentes. 16 mars: la Suisse bascule dans le semi-confinement.

Percevant la gravité d’une situation inédite, le citoyen suisse souhaite se protéger, ainsi que son entourage, en recourant aux masques selon l’usage observé en pays asiatiques. Mais il se heurte à l’indisponibilité de ces masques et se fait expliquer par des experts en blouse blanche, symbole de crédibilité, qu’ils sont inutiles, pire, que leur usage dans la population générale pourrait aggraver l’épidémie.

5 mai 2020, un expert genevois: le port du masque est dangereux, car il peut faire oublier les gestes barrières, comme le lavage des mains, et créer des risques supplémentaires de transmission. 11 mai 2020, un expert zurichois : le port du masque crée un faux sentiment de sécurité et encourage des comportements à risque. Les gouvernements saluent ces allégations infondées, pour masquer l’indisponibilité des masques.

Pliez-vous, misérables, tonne le verdict rendu à la gérante après les contrôles policiers.

16 janvier 2023: une femme de 56 ans, gérante d’une épicerie de village, est condamnée à une lourde amende après la fermeture de son échoppe par la police. Sa faute est de ne pas avoir porté le masque dans son magasin, en servant les clients derrière un plexiglas. Les masques présentés comme inefficaces sont devenus obligatoires. Elle le sait. Mais c’est fatigant de travailler pendant neuf heures avec un masque, confesse la commerçante, ne comprenant pas le jugement. Son avocate avait plaidé la proportionnalité.

On croit, au 21e siècle, revivre «Les Misérables» de Victor Hugo et assister au procès de Jean Valjean, condamné au bagne pour avoir volé un pain afin de nourrir les sept enfants de sa sœur. Il reconnut qu’il n’était pas un innocent injustement puni. Mais il déclara qu’il n’y avait pas d'équilibre entre le dommage qu’il avait causé et le dommage qu’on lui causait. Son châtiment n’était pas une injustice, mais une iniquité.

Pliez-vous, misérables, tonne le verdict rendu à la gérante après les contrôles policiers. La répression, la disqualification des petites mains travailleuses interroge eu égard à l’impunité des auteurs de discours fallacieux sur les masques. Deux poids, deux mesures… Relisons Victor Hugo, plus que jamais d’actualité.

Pliez-vous misérables!

Aux yeux du médecin généraliste Jacques Aubert, la condamnation à une lourde amende d’une commerçante pour ne pas avoir porté le masque durant la crise sanitaire constitue un jugement injuste et disproportionné.