null Burkina, Gabon, Guinée, Mali, Niger! Gros dilemme pour les observateurs, qui voient aujourd’hui des régimes militaires contrôler une partie du Sahel!

Difficile de cautionner des coups de force qui renversent un pouvoir plus ou moins démocratiquement élu; les laisser perdurer, ce serait une forme de démission et cela fragiliserait encore plus les autres Etats africains qui tiennent encore à une certaine légalité.

Mais il serait tout aussi discutable de nier les causes profondes de ces putschs ou d’incriminer seulement des interventions extérieures comme celles des Russes! Dans ces pays, les démocraties sont souvent apparues comme importées de l’étranger et surtout, elles n’ont pas su éliminer la corruption et le népotisme, lutter efficacement contre le djihadisme ou affirmer assez leur indépendance à l’égard de l’ancienne puissance coloniale.

Quant à l’Occident, si prompt à donner des leçons de morale, il n’a pas toujours vu d’un mauvais œil certains régimes autoritaires de la région, qu’il soutenait ou même soutient encore.

Quant à l’Occident, si prompt à donner des leçons de morale, il n’a pas toujours vu d’un mauvais œil certains régimes autoritaires de la région, qu’il soutenait ou même soutient encore. Bref, l’impasse est ici totale, d’autant plus que vouloir rétablir la démocratie au Niger par une action militaire ne ferait qu’aggraver les problèmes; les populations en souffriraient, une probable régionalisation du conflit les mettrait même encore plus sous pression, et, surtout, les armées en guerre se verraient distraites de ce qui devrait rester leur objectif principal, la lutte contre l’islamisme radical. Sans oublier les migrations que ce chaos engendrerait sûrement.

Peut-être qu’une forme d’attentisme reste encore ici la moins mauvaise solution: attendre que les populations somment les militaires de tenir leurs promesses de probité, de souveraineté, d’efficacité dans le combat antiterroriste. Et éviter des sanctions comme celles que prennent les Occidentaux et leurs alliés africains. Dans des pays déjà parmi les plus pauvres du monde, c’est là amplifier le ressentiment à l’égard de la communauté internationale et surtout pousser leurs habitants dans les bras des islamistes, tout prêts à suppléer à l’aide occidentale.

Sahel: retours de bâton

Selon l’écrivain et essayiste Nicolas Rousseau, la prise de contrôle de plusieurs Etats du Sahel par des régimes militaires met aujourd'hui à mal la position de l'Occident.